Invisibles les premiers commerces d’eau pour répondre à la pénurie ou à la distribution d’une eau impropre à l’usage.
Invisibles tous les autres commerces formels pour remplacer ce marché dont on ne voit plus que l’emplacement avec quelques tiges métalliques comme des cheveux en broussaille.
Invisibles la vieille femme qui prend soin de son verger juste à côté de son logis.
Invisibles les garages installés entre les trottoirs et les maisons.
Invisibles les occupations spontanées d’espaces libres.
Invisibles les enfants qui improvisent des jeux entre deux maisonnettes.
Une invisibilité qui dévore l’illusion à pleine bouche.
– Yanick Lahens, Le Village, 2018, coll. Prix Maison Blanche, avec les photographies de Corentin Fohlen.
En relisant en patientant, une chronique de confinement par Le Bec en l’air