Le Livre
« On raconte que les grands-mères cachent de petites coupures soigneusement serrées en liasses sous leur lit ou glissées à l’intérieur de leur matelas, la mienne a dépensé quelques milliers d’euros pour cette literie et n’a jamais su épargner.
Est-ce que je pourrai, est-ce que je saurai dormir dans ce lit ? Mon corps logé dans l’empreinte laissée par celui de Louise. Mes 10 centimètres et 10 kilos de plus seront-ils prohibitifs ? »
Que faire du lit hérité de sa grand-mère ? Quelle place ménager à cet objet trop intime ? D’autant que ce n’est pas n’importe quel lit mais un modèle aux secrets de fabrication bien gardés. Ce legs devient prétexte à une stimulante digression qui nous rappelle que le lit, meuble millénaire et héros de contes, accompagne nos vies dans le rêve ou l’insomnie, dans la maladie et l’amour.
Joy Sorman a passé plusieurs mois au sein d’une entreprise de literie, dont les portes se sont ouvertes aussi au regard de Frédéric Lecloux. Ils nous invitent à un double récit, littéraire et photographique, qui conduit à regarder son lit d’un œil nouveau.
National Bed
A young woman inherits her grandmother’s bed ? Where should this very intimate object be placed ? This legacy becomes a pretext for a stimulating digression which is a reminder that the bed, age-old piece of furniture and hero of stories, accompanies us throughout our life in dreams and insomnia, in illness and in love.
Joy Sorman and Frédéric Lecloux present a dual narrative, both literary and photographic, which makes us view the bed in a different light.
Les auteurs
Frédéric Lecloux
Frédéric Lecloux est un photographe, écrivain et éditeur belgo-français né en 1972.
Issu d’un parcours autodidacte, il a obtenu le diplôme de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles en 2016 et le diplôme de langue népalaise de l’Institut national de langues et civilisations orientales de Paris en 2021.
Ses photographies sont distribuées par l’Agence VU’ depuis 2003. Son fonds photographique rejoint les collections du musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône en 2024. Il est l’auteur d’une dizaine de livres de textes et photographies parmi lesquels Népal. Épiphanies du quotidien (2017), et L’Usure du monde. Hommage à Nicolas Bouvier (2008), aux éditions Le Bec en l’air. Il a collaboré à l’édition de plusieurs ouvrages aux éditions Le Bec en l'air, parmi lesquels +Photographie. Les Acquisitions des institutions publiques (5 volumes, 2020-2024), Albert Londres et la photographie (2023, avec une postface) ou Jerusalem to the Last Path de David Sauveur (2021).
Lauréat d’une Aide individuelle à la création de la Drac Hauts-de-France en 2024 pour sa recherche sur la photographie dans l’Anthropocène, il fut aussi le premier invité de la résidence Les Nouvelles oubliées de rn7 en 2019, lauréat de la Leverhulme Trust Artist in Residence Grant (Royaume-Uni) en 2016 et du Soutien à la photographie documentaire du Cnap en 2015.
Après avoir dirigé de nombreux stages et ateliers centrés sur le questionnement des usages de la photographie, entre autres au Népal, aux Rencontres d’Arles et en milieu scolaire, il accompagne désormais des autrices et auteurs en voie de professionnalisation avec VU’ Éducation.
Il anime un blog rassemblant des textes critiques et analytiques, entretiens et traductions d'écrits sur la photographie.
Joy Sorman
Joy Sorman est née en 1973. Elle a reçu le prix de Flore pour son premier livre Boys, Boys, Boys (Éditions Gallimard, 2005). Elle est l’auteur de Du bruit , Gros Œuvre, Paris Gare du Nord et Comme une bête, parus aux Éditions Gallimard. Elle a également publié plusieurs ouvrages collectifs dont Parce que ça nous plaît. L’Invention de la jeunesse (avec François Bégaudeau, Éditions Larousse) et L’Inhabitable (avec Éric Lapierre, Éditions Alternatives).