Le Livre
Il y a trois mille ans, au pied des hautes terres du Yémen, à l’orée du désert, par la seule maîtrise des crues d’orage, de grandes cités naquirent des sables, entourées de palmeraies, de jardins et de vignobles. La plus connue d’entre elles était Ma’rib, capitale d’un royaume sur lequel aurait régné la mythique reine de Saba, ville célèbre aussi pour ses oasis et sa digue, l’une des plus anciennes merveilles hydrauliques de l’Antiquité. Sur les murs d’enceinte, les piliers des temples, les façades des maisons, les rochers ou les pétioles de palme, les Sudarabes gravèrent leurs messages, destinés aux dieux et aux hommes, dans une écriture simple et belle comme la naissance du jour. Hugues Fontaine, photographe, et Mounir Arbach, épigraphiste, spécialiste de l’écriture sudarabique, ont parcouru ce Yémen encore mal connu pour en rapporter un livre où se conjuguent leurs lectures de la lumière et des pierres.
Yémen, the city of writings
Three thousand years ago, at the foot of the high plateaus in the Yemen, great cities sprouted out of the sand. Most famous among them was Ma’rib, the capital of a kingdom over which the mythical queen of Saba is said to have ruled. Resting upon the surrounding walls, temple pillars, the facades of houses, the Arabs of the South engraved their messages, meant for the gods and for men. A photographer and an epigraphs writer, a specialist in South Arabic lettering, have traveled up and down the Yemen, that so little known country, and deliver their way of reading the light reflected from the stones of its monuments.