Le Livre
Depuis longtemps, Christian Garcin, écrivain connu pour son œuvre tournée vers le voyage et l’ailleurs, emporte un appareil photo dans ses bagages. La simple captation de ses impressions à Saint-Pétersbourg, Suzhou, Kyoto, Liverpool, Tiksi, Vladivostok, Uyanga ou Shanghai s’est peu à peu transformée en un prolongement de son travail littéraire.
Ses photographies révèlent une écriture visuelle déliée, où l’acuité côtoie l’insolite. Il se livre ici à un jeu d’assemblage en diptyques où les pays abolissent leurs frontières, les histoires se répondent et l’imaginaire est sans cesse sollicité.
Ces courts-circuits photographiques arrêtent pour un instant le flux mondialisé des images et s’épanouissent dans un hors champ subtil que quelques-uns de ses amis écrivains viennent ici investir.
« J’ai le goût des images : de celles qui convoquent le souvenir, mais surtout de celles que le souvenir, même très enfoui, même oublié, convoque furtivement.
Le réel dans ces moments-là se contorsionne, le temps se plie, se duplique et se colle bout à bout. Le déplier ensuite comme on le ferait d’un origami, si les origamis se dépliaient, c’est la grande affaire du langage. » Christian Garcin
Visible Minimum
Christian Garcin is a photographer and a writer who has taken many pictures of his trips to Shanghai, Kyoto, Liverpool, Minsk, St Petersburg and Tiksi. Here they are assembled into collections that can but stimulate one’s imagination.
Stéphane Audeguy, Arno Bertina, Eric Faye, Thierry Girard and Gilles Ortlieb, writers and friends of Garcin, have also illustrated his pictures with short texts (comments, analysis or fiction).
Les auteurs
Arno Bertina
Arno Bertina est l’auteur de deux romans aux éditions Actes Sud, Le Dehors ou la migration des truites [2001] et Appoggio [2003], d’un récit paru sous le pseudonyme de Pietro di Vaglio, La Déconfite gigantale du sérieux [Lignes, 2004], et d’une fiction biographique consacrée à Johnny Cash, J’ai appris à ne pas rire du démon [Naïve, 2006]. Aux Éditions Verticales, il a publié un roman foisonnant, Anima motrix [2006], un récit, Ma solitude s’appelle Brando [2009], un roman picaresque, Je suis une aventure [2012] et un grand roman sur le monde du travail, Des châteaux qui brûlent (2017). Aux éditions Le Bec en l’air, il est l’auteur de La Borne SOS 77 [coll. Collatéral , 2009] avec le photographe Ludovic Michaux, Numéro d’écrou 362573 [coll. Collatéral, 2013] avec la photographe Anissa Michalon, Détroits avec le photographe Sébastien Sindeu [2012] et Étonnamment étonnée avec le photographe Frédéric Lecloux [2013].
Christian Garcin
Christian Garcin est né en 1959 à Marseille. Son œuvre, publiée chez Actes Sud, Gallimard, Stock et Verdier, est constituée de romans qui tissent entre eux de subtils liens narratifs, de recueils de nouvelles, de récits de voyage, de poèmes, d’essais ainsi que quelques livres inclassables [lexiques, évocations littéraires ou picturales…] Au Bec en l’air, il est l’auteur d’un livre de photographies, Le Minimum visible [2011] et d’un texte qui accompagne les photographies de Yusuf Sevinçli [collection Marseille(s), 2014].
Dernier roman paru : Les Oiseaux morts de l’Amérique, Actes Sud, 2018.
Gilles Ortlieb
Gilles Ortlieb a publié de nombreux livres [poèmes, récits, essais…] parmi lesquels les récents Tombeau des anges [Gallimard, coll. « L’Un et l’autre », 2011] et le Train des jours [Finitude, 2010]. Il est lui-même à la fois auteur des photographies et du texte de Liquidation totale [Le Temps qu’il fait, 2011]. Voyageur polyglotte, il a traduit plusieurs auteurs grecs, contemporains ou plus anciens, dont Constantin Cavafy. Il collabore à plusieurs revues littéraires [la Nouvelle Revue française, Fario, Théodore Balmoral…].
Stephane Audeguy
Stéphane Audeguy a publié huit ouvrages chez Gallimard, dont quatre romans dans la collection Blanche, la Théorie des nuages [2005, Grand prix Maurice Genevoix], Fils unique [2006, prix des Deux Magots en 2007], Nous autres [2009] et Rom@ [2011]. Pensionnaire à la Villa Médicis en 2009 et 2010, il a également enseigné l’histoire de l’art et du cinéma.
Thierry Girard
Thierry Girard est photographe et développe une œuvre exigeante depuis la fin des années 1970. Il a reçu le prix Niépce en 1984, a été lauréat de la Villa Médicis hors les murs en 1985, de la bourse Léonard de Vinci en 1988 et de la Villa Kujoyama à Kyoto, au Japon, en 1997. Parmi ses nombreuses publications figurent Voyage au pays du Réel [Marval, 2007], Un hiver d’oise [L’Atelier d’édition / Filigranes, 2008] et Jours tranquilles à Bègles [Trans Photographic Press, 2010], ouvrages de photographie dont il a également rédigé les textes.