Couverture du livre Only Bleeding

Un moment essentiel en photographie n’existe pas. Quand comprendrons-nous qu’il nous faut renoncer à vouloir interpréter le monde par l’image ! Le terme même d’indice étant lui-même trompeur, que voyons-nous réellement ? Une bonne fois pour toutes, et les images de Frédéric Stucin l’attestent, le pourquoi des actions, les conduites individuelles affichées ne sont que des constructions, voire des reconstructions. La photographie reste prisonnière de sa réputation. Lorsque nous voyons des « personnages » errer sans but précis, hagards, nous devons avouer notre aveuglement. Seuls, dramatiquement seuls dans un monde dérégulé, des individus, que l’idée même du bonheur a abandonnés, portent un poids, une douleur à jamais inexplicable. Au hasard des rencontres – la seule qualité de la photographie de rue –, des individus offrent le spectacle de l’atomisation de la cité.

– François Cheval, Only Bleeding, 2019, avec les photographies de Frédéric Stucin.

 

En relisant en patientant, une chronique de confinement par Le Bec en l’air