L’homme porte un drap rouge sur le dos. Il marche sur la grève. Il marche et il regarde la mer. Sur ses épaules repose la tragédie méditerranéenne. Il revient de son périple, le tissu est rouge, rouge comme le sang, rouge comme la chair humaine. Il revient de son périple avec sur les épaules la couleur de l’amour, la couleur de la vie, la couleur de la mort. Il revient de son périple et contemple son tourment.
Est-ce Ulysse ? Le personnage révélé par Homère à travers L’Iliade et surtout L’Odyssée est devenu un mythe qui inventorie les besoins intemporels des hommes, dans une forme de projection cartographiée de leurs désirs.
Il nous parle des épreuves et de leur franchissement, du goût des victoires et des volontés incessantes de recommencer. Il nous dit combien il est difficile de partir, de tout quitter, d’oublier d’où l’on vient. Il nous enseigne la fidélité à ce que l’on est. Homère nous raconte le parcours de cet homme devenu un héros – le dernier dans la mythologie grecque – depuis la guerre de Troie jusqu’à la reconquête de son royaume. L’homme marche sur la grève, il revient de son périple. Quel était son tourment ?
– Franck Poucel, Ulysse ou les constellations, 2013, textes et photographies, avec un texte de Gilles Mora.
En relisant en patientant, une chronique de confinement par Le Bec en l’air