Le Livre
L’architecte algérois Halim Faïdi a eu l’opportunité unique de survoler Alger pour la photographier. Il a confié ce travail au photographe Kays Djilali. Cet ouvrage propose les photographies aériennes prises à cette occasion. On y reconnaît la Grande Poste, ici la dense Casbah, là, Bab-el-Oued et son front de mer, ailleurs, ces énigmatiques zones de proche banlieue. Mais certaines vues surgissent parfois, insolites et déroutantes au point de sembler des toiles abstraites. Inédites et exceptionnelles à plus d’un titre, ces images donnent à voir des facettes inattendues d’une ville familière et méconnue à la fois. Elles éclairent Alger d’un jour singulier, la révélant tour à tour figée et mouvante, incontestablement fascinante.
Trois textes les accompagnent. Une préface de Halim Faïdi, initiateur du projet, lauréat du prix national d’Architecture et d’Urbanisme en 2012. Il se livre à une réflexion sensible sur cette aventure et revient sur son making of. Un texte de l’écrivaine Nina Bouraoui, entre méditation grave et déclaration d’amour fiévreuse à la ville de son enfance. Enfin, du poète Malek Alloula, un récit de pleine lumière, où se mêlent sensations et expériences initiatiques.
Les auteurs
Halim Faïdi
Né en 1965 à Alger, Halim Faïdi est architecte et urbaniste. Il compte notamment à son actif la rénovation et la transformation des Galeries algériennes d’Alger, qui abritent désormais le musée d’Art moderne d’Alger [Mama]. En 2012 il a reçu le prix national d’Architecture et d’Urbanisme et le Prix du président de la République pour la conception du nouveau siège du ministère des Affaires étrangères à Alger.
Kays Djilali
Photographe algérien, Kays Djilali collabore à différents magazines et livres d’art. Parmi ses ouvrages les plus récents, La Nuit sur la figure [Barzakh – CISP, 2008], Aurès, vivre la terre chaouie [Chihab, 2012]. Il travaille actuellement à deux beaux livres, l’un sur le M’zab, l’autre sur les ksour d’Algérie. Il a exposé dans différents pays d’Europe ainsi qu’ailleurs, notamment au Mali et en Chine. Il est, en outre, coréalisateur d’un film documentaire, Le Piège, consacré au destin des migrants subsahariens au Maghreb [2006].
Malek Alloula
Né à Oran en 1937, poète, critique et essayiste, Malek Alloula s’est installé à Paris à partir de 1967. Il est décédé à Berlin, où il était en résidence, en février 2015. Par son œuvre discrète, il est un acteur majeur de la poésie algérienne. Il se révèle aussi critique d’art à travers son livre Le Harem colonial, images d’un sous-érotisme [éditions Slatkine, 1980 – éditions Séguier, 2001], où il met à nu l’imagerie coloniale et ses stéréotypes. Parmi ses publications, Villes et autres lieux [Bourgois, 1979 – Barzakh, 2007], Les Festins de l’exil [Françoise Truffaut, 2003] et Le Cri de Tarzan [Barzakh, 2008]. Au Bec en l’air, il est l’auteur en 2005 d’un des textes d’Alger 1951. Un pays dans l’attente en accompagnement des photos d’Etienne Sved, d’un autre dans Algérie Indépendance en 2009 sur les photos de Marc Riboud et d’un dernier dans Alger sous le ciel en 2014.
Nina Bouraoui
Née à Rennes en 1967, Nina Bouraoui a vécu à Alger jusqu’au début des années 1980. Elle se révèle dès son premier roman, La Voyeuse interdite [Gallimard, 1991, prix du Livre Inter]. Son œuvre, composée de treize romans et de participations à divers ouvrages collectifs, est saluée aussi bien par le public que par la critique. Son roman Mes mauvaises pensées [Stock, 2005] a reçu le prix Renaudot.