Le Livre
La Belgique, cofondatrice de l’Union européenne, jeune royaume d’à peine 180 ans, traverse une crise politique dont la gravité menace son existence même. La Belgique a-t-elle encore un sens en tant qu’État ? Et en tant que bien commun de plus de 10 millions d’individus s’exprimant dans trois langues officielles ?
De canular télévisé en débat public décomplexé, le pays s’abîme dans les caprices identitaires et le malentendu. Cette attitude commune devant la vie, joyeux florilège d’hospitalité et d’autodérision, de nonchalance un brin fataliste et de bonheur mélancolique, cette posture que l’on nomme « belgitude » existe-t-elle encore, si elle a jamais existé ?
Belge expatrié en France depuis 2001, Frédéric Lecloux est parti remuer l’humus de sa terre natale. Sa quête documentaire s’est peu à peu augmentée d’une dimension autobiographique: « Est-ce bien un pays que j’ai quitté, et qu’y ai-je laissé ? » Son écriture photographique et littéraire sert ici un questionnement intime et identitaire.
« Le Belge se console de tout par l’excès, en particulier de cette nostalgie sans objet, sans soubassement, de ce drame héréditaire d’avoir été abandonné le jour de sa naissance dans un territoire qui n’existe pas, projeté dans une singularité spatio-temporelle que personne n’a résolument souhaitée, où il ne pourra jamais rêver ni croire à rien. La Belgique est née contre, pas pour. Contre le Hollandais, pas pour inventer un avenir commun au Flamand et au Wallon. Née contre, elle mourra contre. Elle est en train. Hélas. »
Frédéric Lecloux
Mists to come
Belgium, a young kingdom, barely 180 years old, co-founder of the European Union, in the midst of a political crisis whose severity threatens its very existence. Is it still relevant as a state ? And what about the common ground gathering of over 10 million people who speak in three different official languages ?
The photographic and literary writings of Frédéric Lecloux, a Belgian expatriate who lives in France, question this both in a documentary and an intimate way.