Le Livre
Séparation entre deux mers, deux pays ou deux continents, le détroit est aussi un espace symbolique qui agit comme un lien, invisible mais puissant, entre les peuples et les cultures.
Au moment où l’Europe s’interroge sur ses frontières, le photographe Sébastien Sindeu explore cet entre-deux, de l’infatigable activité maritime au rêve statique de ceux qui veulent atteindre l’autre rive.
Ses images saisissent au plus près la vie dans les quatre détroits – Bosphore en Turquie, Gibraltar entre l’espagne et le Maroc, Øresund entre le Danemark et la Suède et pas de Calais entre la France et l’Angleterre – et montrent les subtiles correspondances qui relient les portes maritimes de l’Europe.
Un texte littéraire d’Arno Bertina arpente en parallèle ces territoires, à la recherche d’une identité européenne recomposée au fil des errances.
« Le mot ‘détroit’ me faisait rêver, malgré étroit, et malgré détresse.
Partir, quitter l’abri, la terre ferme et la mer intérieure, passer le goulot d’étranglement (vous trouviez abusif le mot ‘détresse’ mais maintenant que j’ai écrit ‘étranglement’ vous ne vous sentez pas très bien ?). » Arno Bertina
Les auteurs
Arno Bertina
Arno Bertina est l’auteur de deux romans aux éditions Actes Sud, Le Dehors ou la migration des truites [2001] et Appoggio [2003], d’un récit paru sous le pseudonyme de Pietro di Vaglio, La Déconfite gigantale du sérieux [Lignes, 2004], et d’une fiction biographique consacrée à Johnny Cash, J’ai appris à ne pas rire du démon [Naïve, 2006]. Aux Éditions Verticales, il a publié un roman foisonnant, Anima motrix [2006], un récit, Ma solitude s’appelle Brando [2009], un roman picaresque, Je suis une aventure [2012] et un grand roman sur le monde du travail, Des châteaux qui brûlent (2017). Aux éditions Le Bec en l’air, il est l’auteur de La Borne SOS 77 [coll. Collatéral , 2009] avec le photographe Ludovic Michaux, Numéro d’écrou 362573 [coll. Collatéral, 2013] avec la photographe Anissa Michalon, Détroits avec le photographe Sébastien Sindeu [2012] et Étonnamment étonnée avec le photographe Frédéric Lecloux [2013].
Sébastien Sindeu
Sébastien Sindeu a d’abord fait des études d’histoire et de géographie avant de devenir photographe indépendant, en 2000. Ses reportages paraissent régulièrement dans la presse : Ulysse, Courrier international, Télérama, Le Figaro magazine, Le Nouvel Observateur. Parallèlement, il développe un regard d’auteur sur l’univers maritime en photographiant les marins abandonnés [exposition au musée de la Marine, à Paris, en 2004] ou les marins-pêcheurs du Tréport [Seine-Maritime].