Étienne Sved
Né en Hongrie en 1914, Étienne Sved intègre en 1930 une école de graphisme que fondent à Budapest des professeurs du Bauhaus fuyant l’Allemagne nazie. Juif, il doit à son tour quitter son pays à l’arrivée des Allemands et se réfugie en Égypte.
Journaliste pour le Progrès égyptien, il publie de nombreux dessins satiriques avant de découvrir la photographie. Il rapportera d’un long voyage à dos d’âne à travers l’Égypte, une impressionnante collection de photos qu’il exploitera dans un autre ouvrage, L’Égypte face à face, avec un texte original de Tristan Tzara [1954]. Installé en France après la Seconde Guerre mondiale, Étienne Sved y prolonge sa démarche photographique tout en menant avec succès sa carrière de graphiste publicitaire. Dans les années 1970, il crée sa maison d’édition en haute Provence et publie Provence des Campaniles [Prix Nadar en 1970]. Il poursuit son travail d’éditeur et de photographe jusqu’à son décès, en 1996.
En 2003, le musée Nicéphore Niépce fait l’acquisition du fonds photographique moyen-oriental d’Étienne Sved : 3000 négatifs et vintages [tirages d’époques].
Au Bec en l'air, Étienne Sved est l'auteur de deux livres, Maalesh. Voyages en Égypte (avec des textes de Jean Cocteau et de François Cheval) et Alger 1951. Un pays dans l'attente (avec des textes de Malek Alloula, Maïssa Bey et Benjamin Stora).
François Cheval
François Cheval est né en 1954. Formé à l’histoire et à l’ethnologie, il a été de 1996 à 2017 le conservateur du musée Nicéphore-Niépce à Chalon-sur-Saône, où il a entrepris de débarrasser la photographie de ses présupposés et de présenter l’originalité du « photographique » à travers une muséographie et un discours renouvelés.
Il est à l’origine d’expositions et de rétrospectives remarquées (Charles Fréger, Antoine d’Agata, Stanley Greene, Bruno Boudjelal, Peter Knapp, Saul Leiter, Erwin Blumenfeld, Denis Roche, John Batho, Peter Knapp, Mac Adams, Raoul Coutard…) et défend une jeune photographie exigeante (Elina Brotherus, Raphaël Dallaporta, JH Engström, Claire Chevrier…).
Commissaire de plus de cent expositions, François Cheval s’attache à remettre en cause dans chacune d’elles les certitudes de l’histoire de la photographie, en créant des moments de découverte, de plaisir, d’interrogation et de surprise.
Sollicité pour des projets d’envergure à l’échelle internationale, il est depuis décembre 2017 le directeur, avec Duan Yuting, du musée de Lianzhou, le premier musée de photographie contemporaine en Chine. Il rédige de nombreux textes sur la photographie qui font de lui une référence dans le champ critique. Au Bec en l’air il a contribué aux livres Maalesh, Le Même soleil, The Narrative Void, Ce qu’on n’a pas fini d’aimer, Memory of trees, Monumentalbum, Algérie, clos comme on ferme un livre ? et Le Destin tragique d’Odette Léger et de son mari Robert.