Le Livre
Un projet de Joan Fontcuberta et autres expériences hors les murs du musée.
Depuis une vingtaine d’années, les musées développent des actions hors les murs. Le projet « Monumentalbum » de l’artiste catalan Joan Fontcuberta, accompagné par le musée Nicéphore Niépce, s’inscrit dans cette démarche d’ouverture.
Entre 2011 et 2012, il a invité les habitants du quartier chalonnais des Aubépins à participer à une collecte de photographies. Celles-ci ont ensuite été numérisées et assemblées pour constituer de grandes photomosaïques affichées sur les façades des bâtiments du quartier.
À la lumière d’un texte de Joan Fontcuberta, Monumentalbum analyse cette expérience collective qui porte les images intimes des albums de famille dans l’espace monumental de la ville.
François Cheval, conservateur du musée Nicéphore Niépce et Caroline Lossent, responsable du service des publics des musées de Chalon-sur-Saône, rendent compte de l’intérêt de ces nouvelles approches muséales à travers plusieurs exemples d’actions menées par le musée.
Monumentalbum
For two decades, museums have been reaching out beyond their physical walls. Monumentalbum, a project by the artist Joan Fontcuberta, is one such initiative. In Chalon-sur-Saône, he invited the residents of one district to participate in a massive photo collecting project., which were then digitised and assembled to make large photomosaics displayed around the neighbourhood. This book analyses this exciting participative experience.
Les auteurs
Caroline Lossent
Caroline Lossent est née en 1975. Après des études supérieures en histoire et en métiers de l’exposition, elle débute sa carrière au musée des Beaux-Arts d’Arras en 2000 en tant que médiatrice culturelle puis responsable du service des publics. Elle y acquiert une expérience dans la mise en place de projets d’action culturelle avec des partenaires variés. Depuis 2006, elle est responsable du service des publics des musées Nicéphore-Niépce et Vivant-Denon depuis 2012.
François Cheval
François Cheval est né en 1954. Formé à l’histoire et à l’ethnologie, il a été de 1996 à 2017 le conservateur du musée Nicéphore-Niépce à Chalon-sur-Saône, où il a entrepris de débarrasser la photographie de ses présupposés et de présenter l’originalité du « photographique » à travers une muséographie et un discours renouvelés.
Il est à l’origine d’expositions et de rétrospectives remarquées (Charles Fréger, Antoine d’Agata, Stanley Greene, Bruno Boudjelal, Peter Knapp, Saul Leiter, Erwin Blumenfeld, Denis Roche, John Batho, Peter Knapp, Mac Adams, Raoul Coutard…) et défend une jeune photographie exigeante (Elina Brotherus, Raphaël Dallaporta, JH Engström, Claire Chevrier…).
Commissaire de plus de cent expositions, François Cheval s’attache à remettre en cause dans chacune d’elles les certitudes de l’histoire de la photographie, en créant des moments de découverte, de plaisir, d’interrogation et de surprise.
Sollicité pour des projets d’envergure à l’échelle internationale, il est depuis décembre 2017 le directeur, avec Duan Yuting, du musée de Lianzhou, le premier musée de photographie contemporaine en Chine. Il rédige de nombreux textes sur la photographie qui font de lui une référence dans le champ critique. Au Bec en l’air il a contribué aux livres Maalesh, Le Même soleil, The Narrative Void, Ce qu’on n’a pas fini d’aimer, Memory of trees, Monumentalbum, Algérie, clos comme on ferme un livre ? et Le Destin tragique d’Odette Léger et de son mari Robert.
Joan Fontcuberta
Joan Fontcuberta est né à Barcelone en 1955. Hormis son travail d’artiste visuel orienté vers le champ de la photographie, il développe une activité plurielle comme enseignant, critique, commissaire d’exposition et historien.
Après des études en sciences de l’information, il travaille dans le journalisme et la publicité, et entre 1978 et 1986 enseigne à l’École de beaux-arts de Barcelone. Il sera ensuite professeur invité dans différents centres et universités en Europe et aux États-Unis. Dès lors, à travers la manipulation de l’image photographique, il développe une œuvre qui s’interroge sur les effets du réel et la capacité de vérité produits par l’image technologique. Dans une volonté de dénonciation des discours autoritaires dans le contexte de l’information, il démonte, à travers différentes séries – Herbarium, Fauna, Spoutnik, Les Sirènes de Digne, Miracles et cie… – le langage propre aux disciplines de la science, de l’information et autres vecteurs de la connaissance.
Il collabore régulièrement à des publications consacrées à l’art et à l’image. En 1980, il est cofondateur de la revue Photovision, qu’il dirige jusqu’en 2002. Chercheur en histoire de la photographie espagnole du xxe siècle, il collabore avec des institutions comme le ministère de la Culture en tant que commissaire de nombreuses expositions. Il a publié plusieurs ouvrages consacrés à l’histoire, l’esthétique et la pédagogie de la photographie. Entre autres distinctions pour l’ensemble de son activité photographique, il reçoit la médaille David Octavious Hill de la Fotografisches Akademie GDL en Allemagne en 1988 et il est fait Chevalier de l’ordre des arts et des lettres par le ministère de la Culture français en 1994. En 1998, il reçoit le Premio Nacional de Fotografía décerné par le ministère de la Culture espagnol et en 2011 le Prix national de culture en arts visuels du gouvernement catalan. Enfin, il est lauréat du prix Hasselblad en 2013.