Le Livre
Le 17 avril 1975, les Khmers rouges entrent dans Phnom Penh. Quatre ans plus tard, on découvre l’ampleur des crimes commis par Pol Pot et ses complices (presque 2 millions de personnes exterminées, soit près du quart de la population). Le lycée Tuol Sleng (« la Colline empoisonnée »), transformé en camp d’internement, fut l’un des théâtres de ce système meurtrier. Pol Pot y fit torturer et exécuter près de 14 000 hommes, femmes et enfants.
La tristement célèbre prison S-21 est aujourd’hui le musée officiel du génocide. C’est en « état de choc » que Dominique Mérigard l’a photographiée, s’attardant sur les milliers de portraits anthropométriques de prisonniers que les Khmers rouges faisaient réaliser avant de les tuer. Mêlant ces images du passé aux portraits de Cambodgiens vivants – sans qu’on sache rien de leur histoire –, il s’interroge sur la capacité de la photographie à réveiller les mémoires et sur « la fragile frontière entre l’humain et l’inhumain ».
Ce livre a accompagné une exposition éponyme au musée de la Résistance et de la déportation de l’Isère-Maison des Droits de l’homme à Grenoble en 2009.