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Trop de peines. Femmes en prison

Auteur/trice(s) :Jane Evelyn Atwood .

45,00

Too Much Time. Women in Prison

 

La réédition d’un classique de la photographie documentaire, plaidoyer féministe pour dénoncer les manquements et les inégalités dont sont victimes les détenues

Photographies & textes
Jane Evelyn Atwood

 

Parution avril 2025

UGS : TROP Catégorie :

Rupture de stock

Description

Jane Evelyn Atwood a consacré dix ans de sa vie à photographier les femmes en prison. Initié en 1989, ce travail colossal l’a menée dans quarante prisons situées dans neuf pays d’Europe et aux États-Unis. Elle y a rencontré des détenues aux vies marquées non seulement par l’ignorance, la pauvreté, des familles brisées, mais aussi par des années d’abus physiques, moraux et sexuels infligés par les hommes.

Publié pour la première fois en 2000 en France et aux États-Unis, Trop de peines s’est rapidement imposé comme un classique de la photographie documentaire, qui saisit par sa rigueur et sa profonde humanité. Longtemps épuisé, ce livre majeur, œuvre d’une des plus grandes photographes documentaires de notre époque, reparaît dans une nouvelle édition enrichie de photographies inédites et d’une postface de Jane Evelyn Atwood.

Alors que partout dans le monde sont menacés les acquis des luttes menées par les femmes pour disposer librement de leur corps, ce livre nous rappelle avec force l’urgence politique du sujet des femmes en prison.

«On me demande souvent comment j’ai pu passer autant de temps sur un sujet aussi triste. Au départ, la curiosité était mon principal motif. La surprise, le choc et la stupeur ont pris le relais. Puis la rage m’a portée jusqu’au bout. […]
Une femme m’a raconté que son mari la forçait à mettre le réveil pour avoir des relations sexuelles avec lui trois fois par nuit. Elle a enduré cela pendant des années, jusqu’au jour où elle a tué celui qui la tenait en otage. Une autre m’a expliqué que son mari avait été tué d’un coup de fusil par leur fille, qu’il avait poignardée au bras « en souvenir de lui  ». Il avait versé du café bouillant sur la tête de sa femme parce qu’elle n’avait pas mis assez de sucre dedans. Il avait uriné sur le parquet du salon parce qu’un de ses enfants refusait de sortir des toilettes. Cette femme purgeait une peine pour non-assistance à personne en danger, parce qu’elle n’avait pas secouru son mari face à sa fille. J’ai écouté ces histoires et je suis sortie de prison avec une seule idée en tête : il faut témoigner. […]
J’ai décidé de me concentrer sur les femmes qui font de la prison pour des délits de droit commun (pas de terroristes, donc, ni de prisonnières politiques). Je voulais savoir qui elles étaient, d’où elles venaient, et à quoi ressemblaient leurs conditions de vie. Durant les neuf années qui ont suivi, j’ai photographié des femmes dans quarante prisons, maisons d’arrêt, centres de détention et pénitentiaires, dans neuf pays. […]
Regardez bien ces femmes. Elles ont eu le courage d’assumer leur culpabilité, de vouloir changer, de nous parler, avec leurs mots et leurs images. Ce sont les femmes à qui nous avons tourné le dos.»

Jane Evelyn Atwood

Jane Evelyn Atwood has devoted ten years of her life to photographing women in prison. Begun in 1989, this colossal project has taken her to forty prisons in nine European countries and the United States. There she met inmates whose lives had been scarred not only by ignorance, poverty and broken families, but also by years of physical, moral and sexual abuse at the hands of men.
First published in 2000 in France and the United States, Too Much Time. Women in Prison has quickly established itself as a classic of documentary photography. Out of print, this major book by one of the greatest documentary photographers of our time is back in a new edition, enhanced by previously unpublished photographs and an afterword by Jane Evelyn Atwood.
At a time when the gains of women’s struggles to control their own bodies are under threat around the world, this book is a powerful reminder of the political urgency of the issue of women in prison.

 » People often ask how I could pursue such a “sad” subject for so long. Curiosity was the initial spur. Surprise, shock, and bewilderment gradually took over. Rage propelled me along to the end. […]
One woman told me her husband had forced her to set the alarm clock to have sex with him three times a night. She endured it for years and had finally killed the man who held her hostage. Another woman’s husband was shot by their daughter after he had stabbed the girl in the arm as a “souvenir,” poured hot coffee on his wife’s head because she hadn’t mixed in sugar, and urinated all over the living room floor when one of the children had refused to come out of the bathroom. The mother was serving time for “failing to come to the husband’s aid.” I listened to their stories and left with one thought : I have to tell people about this. […]
I decided to concentrate on women doing time for common-law crimes (thus no terrorists, no political prisoners). I wanted to know who they were, where they came from, and what it was like for them inside. For the next nine years, I photographed women in forty different prisons, jails, detention centers, and penitentiaries in nine countries. […]
Look at the women in these pages. They have been courageous enough to assume their guilt, to try to change, and even to speak to us through words and photographs. These are the women we have turned our backs on. »

Jane Evelyn Atwood